
par Théophile Petit, ancien de l’Ecole de Guerre Economique
Les opérations d’influence s’insèrent dans un cadre stratégique. La théorie de la stratégie du général Beaufre en réaffirmant les grands principes de la stratégie et détaillant une typologie d’actions, pose des jalons utiles pour aujourd’hui structurer la stratégie informationnelle, autrement dit l’influence. L’Odyssée d’Ulysse offre des cas d’application concrets à cette proposition théorique.
Les opérations d’influence par l’information nécessitent une réflexion doctrinale de niveau stratégique. Pour cela, il est nécessaire de relire l’histoire des évènements mais aussi de la pensée, de confronter les points de vue et de faire des propositions. Cet article ébauche des pistes pour élargir notre vision de la stratégie et y inclure la dimension informationnelle. La théorie de la stratégie du général Beaufre offre des bases conceptuelles solides et étonnamment adaptables à ce sujet[1], tandis que les aventures d’Ulysse, dans l’Iliade et l’Odyssée[2], fournissent des applications concrètes et typiques des actions d’influence dans différents domaines stratégiques. La position de l’auteur est donc de conjuguer une interprétation de la pensée de Beaufre dans les actions d’Ulysse.
La guerre totale et ses quatre lieux d’affrontement
Pour le général Beaufre, seule la stratégie totale peut convenir à la guerre totale, c’est-à-dire ayant simultanément lieu dans les domaines politique, économique, diplomatique et militaire. Il décloisonne la stratégie du seul fait militaire. En s’appuyant dans le même chapitre sur Clausewitz, Liddell Hart, Aron, Napoléon, Lloyd et Foch, le général Beaufre propose une définition conciliante de la stratégie : l’art de la dialectique des volontés employant la force pour résoudre leur conflit. Il faut donc désormais interpréter la force de différentes manières que la seule force militaire.
Mais en admettant le domaine politique comme un lieu d’affrontement, on risque une ambiguïté sur le sens du terme “politique”. Ainsi, pour évoquer le combat des partis et des idées, c’est-à-dire un des lieux d’affrontement tel que pensé par Beaufre, le concept de guerre informationnelle conviendrait mieux. Il faut d’abord comprendre la politique comme le niveau de la décision, précédant le niveau de l’action et de l’affrontement qui est la stratégie. S’il est pertinent de garder quatre domaines stratégiques, l’enjeu de la stratégie informationnelle est de mener les opinions, le cognitif. Dans la même logique de précision sémantique, la diplomatie étant une méthode de discussion entre entités politiques visant à obtenir un consensus fixé par des règles, c’est bien une arme mais qui intervient dans un domaine stratégique qui peut être qualifié de juridique.
Cette interprétation de la guerre totale et de la stratégie totale du général Beaufre distingue donc les domaines économique, informationnel, juridique et militaire, comme les quatre lieux d’affrontements stratégiques combinés. Dans l’histoire, leur équilibre a largement évolué et l’aspect militaire a longtemps dominé la combinaison stratégique. Par son caractère violent et sacré, l’emploi de la force militaire garde le monopole du terme guerre.
Avec le développement de la diplomatie du Moyen-Age aux Temps Modernes, la mécanique des alliances et des traités a donné une place importante et stabilisatrice du domaine juridique. Dès l’industrialisation du XIXème siècle, la guerre est devenue de plus en plus économique. Depuis l’apparition de l’arme atomique, le domaine militaire, sans totalement s’effacer, ne peut plus garder la prévalence sur la stratégie. Désormais, la nouvelle arme numérique donne une dimension nouvelle au domaine informationnel. Malgré les appréciations théoriciennes sur qu’est ou pas la guerre, il faut se rendre à l’évidence que les quatre domaines ont toujours contribué à décliner les décisions politiques en stratégie, avec peut-être une plus forte imbrication des affrontements aujourd’hui.
Définition des quatre domaines stratégiques
Chaque domaine stratégique peut se définir par son périmètre et ses moyens. La guerre économique se joue entre une diversité d’acteurs dans le champ des capitaux et des ressources, utilisant la force de la dépendance. La guerre militaire se joue entre armées dans différents champs physiques et immatériels, utilisant la force de la violence. La guerre juridique se joue entre entités politiques et morales dans le champ de la diplomatie et de la justice, utilisant la force du consensus et des règles. La guerre informationnelle se joue entre tous les organismes et individus interagissant avec l’information, dans le champ des perceptions, utilisant la force de la persuasion.
C’est la plus subtile et la plus méconnue des stratégies. La maîtrise de l’information, par l’encerclement cognitif, atteint les opinions et peut créer de la convergence ou au contraire de la divergence entre les individus. Dans la stratégie informationnelle, il faut distinguer la possession de l’information et son utilisation, mais aussi la nature de la cible, interne ou adverse. L’information s’obtient par le renseignement et se protège. Puis elle s’utilise, par exemple à travers l’intoxication, ce qui conduit aussi à s’en protéger. De la même manière que chacun des domaines s’imbrique aux autres, la guerre de l’information a des répercussions majeures dans le militaire, l’économie et le juridique, surtout dans l’ère numérique.
Pour comprendre les combinaisons stratégiques, il faut établir une hiérarchie de circonstance entre les domaines, selon la nature de l’enjeu en question. Par exemple, des manœuvres informationnelles peuvent s’insérer dans un affrontement où l’enjeu prédominant est économique ou militaire, et inversement. Différentes combinaisons stratégiques se cumulent et se chevauchent au gré des interactions politiques et sociales. La première difficulté d’une stratégie totale est d’appréhender l’ensemble des ces affrontements concomitants. C’est pourquoi l’entité politique décide un enjeu prioritaire selon des intérêts primordiaux. A la réflexion, c’est toujours in fine l’enjeu économique qui prédomine, pour des raisons de survie ou bien d’accroissement de puissance. Ce thème est déjà abordé par Christian Harbulot et fera l’objet de prochains écrits.
Principes de la stratégie selon Beaufre
En étudiant la mise en action de la stratégie militaire, Beaufre propose trois principes qui s’appliquent aux autres stratégies :
- La Sûreté permet d’assurer les arrières et les prises.
- L’Économie des forces permet d’optimiser les moyens.
- La Liberté d’action permet d’agir dans les conditions voulues.
Ces principes permettent l’action et en sont le but. Le principe majeur étant la Liberté d’action. La Sûreté et l’Economie des forces permettent la Liberté d’action qui permet la victoire. Beaufre entend la stratégie comme un combat d’escrime, un duel des volontés composé d’une succession d’actions. En connaissant ces principes, il propose le schéma suivant pour appliquer la stratégie :
- L’Etat stratège doit choisir le point décisif à atteindre.
- Il choisit une manœuvre préparatoire en vue de porter l’action décisive.
- Puisque les dynamiques précédentes sont simultanées, le stratège assure une bonne répartition de ses moyens (c’est l’Economie des forces) entre sa manœuvre préparatoire, la protection contre la manœuvre préparatoire adverse (c’est la Sûreté) et l’action décisive.
- Les actions s’enchaînent dans une lutte pour la liberté d’action. Cette lutte est au cœur de l’image du duel, c’est l’affrontement des volontés.
Typologie des actions stratégiques
De nombreux auteurs ont déjà détaillé la typologie des actions possibles dans la stratégie militaire. Le général Beaufre propose la sienne en l’illustrant par une application dans la stratégie nucléaire, une sous-stratégie au sein du militaire. Ce présent article propose de reprendre cette typologie pour l’adapter à la stratégie informationnelle (Stratinfo) par des situations et exemples opérationnels. Cette transposition est également faite à la stratégie économique (Stratéco) pour mieux illustrer l’esprit de chaque action. Les trois principes de la guerre sont au cœur de cette typologie. Il y a d’une part les actions offensives et de l’autre les défensives.
Il y a huit actions offensives. Les quatre premières jouent sur les moyens et les quatre dernières jouent sur les perceptions. Les définitions de chaque action sont celles du général Beaufre ; les applications aux Stratinfo et Stratéco qui suivent sont des propositions de l’auteur, entendues comme des exemples.
Actions offensives
- Attaquer signifie chercher à atteindre une vulnérabilité adverse décisive, avec des moyens suffisants.
- En Stratinfo, cela correspondrait à mener une action psychologique sur une frange décisionnelle de la population.
- En Stratéco, cela consisterait à chercher à contrôler une filière centrale de l’économie adverse.
C’est l’action offensive de base ; les deux actions suivantes se singularisent par leur intensité plus prononcée et leur insistance plus longue, face à un adversaire davantage équivalent.
- Forcer signifie atteindre une vulnérabilité malgré l’opposition adverse, visant au moins à user l’adversaire.
- En Stratinfo, cela consisterait à pousser des franges sécessionnistes dans leurs actions.
- En Stratéco, cela pourrait consister à s’emparer des éléments stratégiques d’une filière protégée par l’adversaire.
- Fatiguer signifie forcer l’adversaire à dépenser son énergie et ses moyens pour défendre ses vulnérabilités, c’est une situation où les deux acteurs forcent.
- En Stratinfo, cela correspondrait à alimenter continuellement un climat de peur, pour conduire l’adversaire à se charger de normes encombrant son fonctionnement.
- En Stratéco, cela consisterait à imposer des sanctions économiques et un blocus.
- Poursuivre, après une esquive adverse, signifie se replacer dans des conditions permettant d’atteindre des vulnérabilités adverses.
- En Stratinfo, cela correspondrait à créer l’effet-cliquet dans le débat public sur le réputationnel de la cible.
- En Stratéco, cela pourrait consister à prendre des positions plus avancées dans la filière visée.
Les quatre actions offensives suivantes utilisent un différentiel d’information avec l’adversaire pour influer sur ses perceptions des volontés et moyens en présence.
- Menacer signifie prendre des dispositions permettant d’attaquer une vulnérabilité adverse sensible.
- En Stratinfo, cela correspondrait à développer ostensiblement des moyens de communication efficaces dans le pays adverse.
- En Stratéco, cela consisterait à monter au capital fluctuant d’une entreprise stratégique.
- Surprendre signifie attaquer une vulnérabilité sensible qui n’est pas protégée.
- En Stratinfo, cela consisterait à faire survenir un sujet clivant dans le débat public.
- En Stratéco, cela pourrait consister à acheter une entreprise stratégique en difficulté.
- Feindre signifie menacer une vulnérabilité choisie, mal protégée et très sensible, de façon à ce que la parade ennemie découvre celle que l’on veut attaquer.
- En Stratinfo, cela correspondrait à faire une guerre de l’information au sujet des faiblesses de l’adversaire dans un domaine, par exemple à propos des potentiels cyberattaques durant des JO, afin de détourner l’attention.
- En Stratéco, cela consisterait à lancer une course dans une technologie peu prometteuse, puis investir à côté dans celle réellement prometteuse.
- Tromper signifie, de manière plus générale que la feinte, paraître avoir une attitude différente de celle effective.
- En Stratinfo, cela consisterait à paraître ami, tout en cachant ses capacités d’influence.
- En Stratéco, cela pourrait consister à se revendiquer du libre-échangisme, tout en ayant une stratégie de préférence nationale.
Actions défensives
Il y a ensuite six types d’action défensive, allant de la préparation vers des situations de plus en plus critiques.
- Se garder signifie être dans une disposition permettant de couvrir à temps ses vulnérabilités.
- En Stratinfo, cela reviendrait à organiser la sécurité informationnelle et le contre-influence avec tous les acteurs de l’information et du débat public.
- En Stratéco, cela consisterait à créer une stratégie de sécurité économique, avec un degré de libre-échangisme adapté au contexte.
- Riposter signifie atteindre une vulnérabilité adverse telle que l’ennemi doit abandonner son attaque.
- En Stratinfo, cela correspondrait à utiliser les mêmes effecteurs et narratifs contre l’adversaire, afin qu’il s’en détache.
- En Stratéco, cela consisterait à attaquer de manière temporaire les filières adverses du même domaine ou de la même sensibilité.
- Parer signifie protéger une vulnérabilité attaquée, sans découvrir d’autres vulnérabilités.
- En Stratinfo, cela consisterait à apporter des garanties à l’élément ciblé et d’affaiblir les relais internes de l’attaque.
- En Stratéco, cela pourrait consister à ajouter des normes ou des fonds, dans un protectionnisme ciblé.
- Dégager signifie changer sa disposition pour amener l’attaque adverse sur des vulnérabilités protégées. Contrairement à parer, ce n’est pas le renforcement du point sensible, mais le déplacement du dispositif entier de manière à couvrir le point sensible.
- En Stratinfo, cela consisterait à ajouter au débat des nouveaux éléments pour déplacer le point d’impact de l’attaque sur un sujet solidement défendu.
- En Stratéco, cela correspondrait à réorganiser la filière pour couvrir la vulnérabilité par un groupe plus important.
- Esquiver signifie placer la vulnérabilité attaquée hors de portée de l’ennemi, sans découvrir d’autres vulnérabilités.
- En Stratinfo, cela correspondrait à invoquer des principes intangibles et des arguments d’autorité pour fermer le débat.
- En Stratéco, cela consisterait à nationaliser l’élément ciblé ou de le couvrir par une loi d’exception.
- Rompre signifie une esquive générale abandonnant un enjeu limité.
- En Stratinfo, cela consisterait à faire des concessions ajustées.
- En Stratéco, cela pourrait correspondre à la conclusion d’un accord pour fixer les conditions de cession et tenter de sécuriser les actifs stratégiques.
Ces quatorze types d’actions visent toutes, par la Sûreté ou la prise d’initiative à acquérir la Liberté d’action, tout en limitant la liberté d’action adverse. Pour aller plus loin, on peut les associer à cinq types de manœuvre permettant l’Economie des forces : augmenter ou réduire, concentrer ou disperser, économiser.
Application aux stratagèmes d’Ulysse
Homère, dans ses deux récits de l’Iliade et de l’Odyssée, présente deux figures typiques de la stratégie : Achille et Ulysse. Achille incarne la force, tandis qu’Ulysse représente la ruse. Les vertus d’Achille au combat sont inspirantes pour tous les domaines stratégiques. Mais, il n’emploie que les actions directes jouant sur les moyens : Attaquer, Forcer, Fatiguer, Poursuivre. En revanche, Ulysse privilégie les actions indirectes basées sur la perception. Un examen de ses principaux stratagèmes illustre concrètement l’application de la typologie d’actions présentée précédemment, notamment dans les stratégies militaires et informationnelles.
Le Cheval de Troie : Tromperie et Surprise
Le stratagème bien connu du cheval de Troie relève du domaine stratégique militaire. En simulant leur départ, Ulysse et les Grecs laissent apparaître une attitude de résignation, alors qu’ils tentent leur dernière chance. Cela correspond à l’action de tromper. Lorsque les Troyens font entrer le cheval dans la ville, ils permettent l’action suivante des Grecs, celle de surprendre. Les grecs cachés dans le cheval sortent à la nuit tombée, exploitant la vulnérabilité des défenses troyennes. La Liberté d’action acquise permet de mener l’action décisive : le massacre des Troyens.
Les Sirènes : Se Garder
En approchant des sirènes, dont le chant conduit à la folie, Ulysse se prépare à subir une attaque sur les opinions, relevant du domaine informationnel. Il met de la cire dans les oreilles de ses hommes et se fait attacher au mât. Cette préparation, correspondant à l’action de se garder, permet au navire de passer l’obstacle sans encombre. Ulysse a anticipé l’intoxication de son équipage.
Eole et les Vents : Mésinformation et déstabilisation interne
Le récit d’Eole offre un exemple de non-application d’une stratégie informationnelle interne. Eole donne à Ulysse une outre enfermant les vents contraires, de façon à rentrer sans encombre à Ithaque. Cependant, l’équipage, croyant trouver de l’or, ouvre l’outre pendant qu’Ulysse dort. Les vents se lèvent, ramenant le navire à l’île d’Eole. Ce-dernier se fâche et les chasse. Ici, Ulysse n’est pas confronté à un déstabilisateur externe, mais à une mésinformation de l’opinion dans son propre camp, ouvrant l’équivalent d’un débat mortifère pour la progression du groupe. Si, comme Ulysse ensommeillé, le stratège n’anticipe pas la déstabilisation interne par l’information, des brèches inattendues peuvent avoir de graves conséquences. Il faut donc se garder sur tous ses flancs.
Les Lotophages : Esquive
Sur l’île des Lotophages, Ulysse envoie trois éclaireurs. Les Lotophages leur font manger des fleurs de lotus faisant perdre la mémoire ; ils sont alors convaincus qu’ils doivent rester. Ulysse, découvrant la situation, les traîne de force jusqu’au bateau et les attache, pour repartir au complet. Face à l’attaque informationnelle des Lotophages, Ulysse fait une esquive. Il éloigne de l’adversaire la vulnérabilité attaquée.
Le Cyclope : Riposte, Surprise et Tromperie
Face au Cyclope, Ulysse combine force et ruse. C’est donc un rapport de force de nature militaire. Après avoir donné du vin au Cyclope, celui-ci s’endort. C’est une riposte, car d’une situation de faiblesse, Ulysse atteint une vulnérabilité de l’adversaire, afin de reprendre l’initiative. Cela lui permet de percer l’œil du cyclope par surprise, puis de s’enfuir dissimulé sous les peaux de moutons, trompant ainsi la garde du Cyclope. Ce récit illustre une succession d’actions où Ulysse, par une juste Économie des forces, retrouve sa Liberté d’action.
Les Lestrygons : Surprise et Rompre
Ulysse et ses hommes tombent dans le piège des géants Lestrygons et sont massacrés. Seuls Ulysse et quelques-uns parviennent à fuir pour quitter l’île. Au cours d’un affrontement par les armes, de type militaire, Ulysse, est surpris par l’adversaire et se retrouve en infériorité d’homme, de moyens et de position. Il doit rompre, c’est-à-dire abandonner un combat déjà perdu pour sauver l’enjeu majeur : rentrer à Ithaque.
Circé : Parade, Surprise et Menace
La magicienne Circé transforme les compagnons d’Ulysse en cochons. Ce-dernier déjoue le piège et évite de transformer grâce à une décoction. Cette parade lui donne la Liberté d’action. Il surprend Circée en lui sautant au cou et la menace de mort pour faire libérer ses hommes. Cet enchaînement de stratégie intégrale combine un premier effet informationnel (ne pas se faire influencer) et deux effets militaires formant l’effet décisif, pour convaincre et vaincre Circée.
De ce parallélisme entre mythologie et stratégie, trois leçons se dégagent :
- La guerre des perceptions est au cœur des rapports de force. Il faut obtenir l’information, la protéger et l’utiliser pour influencer, tout en se gardant de l’influence adverse.
- Les actions s’enchaînent et les stratégies se combinent. Les typologies et méthodes d’application permettent de mieux comprendre les rapports de force passés et de manœuvrer efficacement dans les conflits présents.
- L’importance des contextes ne doit pas être sous-estimée. Une stratégie n’évolue pas sur un plateau lisse. Adversaires, impondérables, obstacles naturels, erreurs et divisions internes : le calcul parfait de tous ces éléments est impossible, mais il faut prendre en compte cette part d’imprévisibilité et la réduire au maximum.
Pour aller plus loin :
Histoire de l’influence : « révolution universelle » et ingérences étrangères
L’influence : un outil de puissance à développer au sein des forces armées
« Gagner la guerre avant la guerre », guerre informationnelle et vision stratégique
[1] Général Beaufre, Introduction à la Stratégie, Armand Colin, Paris, 1963.
[2] L’édition de référence dans laquelle je cite l’Iliade d’Homère est une traduction de Robert Flacelière, Gallimard, dans la collection la Pléiade en 1955. Pour l’Odyssée d’Homère, c’est une traduction de Victor Bérard, également dans la Pléiade de Gallimard en 1955.