La capacité de résistance économique du Québec

La belle province « délaissée jadis par le royaume de France » est connue pour avoir résisté à sa dilution dans l’entité anglo-saxonne du Canada par trois moyens : la démographie, la perpétuation de l’usage du Français, la religion.  Mais il existe une autre forme de défense moins connue que la province du Québec a mise en œuvre au cours du XXè siècle et qu’elle perpétue aujourd’hui : un système protectionniste réaliste, tenant compte des dépendances importantes des entreprises québécoise à l’égard du marché nord-américain.

Les chefs d’entreprise québécois sont très centrés sur la culture managériale anglosaxonne. Il en est de même pour l’enseignement supérieur. C’est une des raisons qui expliquent pourquoi le concept français d’intelligence économique n’a jamais « pris » au Québec. Le fait d’aborder clairement les affrontements économiques dérangent les décideurs québécois qui ne souhaitent pas créer un climat d’hostilité avec le monde des affaires de l’autre côté de la la frontière. Lorsqu’ils abordent la question de l’intelligence économique, ils préfèrent parler justement d’intelligence d’affaires.

Le Québec est dans une position très particulière. Il est à la fois dans une posture de résistance à la prédominance de la culture anglosaxonne sans pour autant renier l’importance du marché des Etats-Unis pour la commercialisation de ses produits. La question du protectionnisme est à étudier en fonction de la marge de manœuvre que lui permet la constitution canadienne mais aussi de la dépendance que lui impose la proximité du marché intérieur des Etats-Unis d’Amérique.

Cette dépendance est d’autant plus importante dans le monde immatériel. Les GAFA sont en terrain conquis et les entreprises québécoises ont intégré cette réalité marchande. Plutôt que de s’opposer à cette situation de quasi-monopole « digital », les acteurs publics et privés québécois préfèrent tirer un profit relatif de la situation en s’associant à la dynamique de développement des leaders de la Silicon Valley.

En appui à cette approche, le rapport réalisé par Constance ANTONMATTEI, Jérémy BAOT, Matthieu LEVRAY, David MALICORNE, William NGHORI GABURO, Julia PLOUCHART, Alexandre VELLA de la SIE 22 de l’Ecole de Guerre Economique.

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