Les rapports de force entre le Japon et la Corée du Sud

Réécriture de l’histoire, boycott, affrontements informationnels, enjeux économiques cachés


par Bryan Croenne,

Engineer, digital banking specialist at Gemalto.

Dans l’ombre de la guerre économique entre la Chine et les États-Unis une autre guerre commerciale et informationnelle fait rage, le conflit nippo-coréen du sud. Plus discret, son évolution peut représenter une menace pour la stabilité de la région. Ce conflit souvent qualifié par la presse de « perdant-perdant » a affecté, pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, tous les domaines de coopération entre les deux pays. La polémique prend une dimension nouvelle en 2018, lorsque la cour suprême sud-coréenne condamne l’entreprise Nippon Steel & Sumitomo Metal à un dédommagement de 100 millions de wons pour chaque victime de travail forcé lors de la colonisation de la Corée par le Japon.

Devant cette accusation, le Japon réplique en supprimant la Corée du sud de sa liste de confiance. S’ensuit alors une escalade : la Corée du sud retire aussi le Japon de sa liste de confiance. Un appel volontaire au boycott se propage alors sur les réseaux sociaux. Il entraîne une réduction de 70% dans la vente des produits japonais sur le marché intérieur sud-coréen. Puis le conflit est monté d’un cran lorsque le gouvernement sud-coréen a annoncé qu’il était prêt à renoncer à l’accord de partage de données militaires, le GSOMIA. Séoul a déposé plainte contre le Japon à l’organisation mondial du commerce et la cour suprême sud-coréenne a fait saisir les actifs (dont des brevets) de l’entreprise japonaise.

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