Guerre économique : un défi français

La France et l’Europe disposent-elles des bons outils pour peser dans la mondialisation à l’heure des guerres commerciales ? Quels sont d’ailleurs ces outils (champions nationaux, réglementations, tarifs douaniers…) et comment défendent-ils – ou non – les priorités stratégiques des Etats ? Entretien avec Christian HARBULOT fondateur et directeur de l’Ecole de Guerre Economique sur Radio France Culture.

Le commerce adoucit les mœurs. C’est ce que pensait Montesquieu et si l’on adhère à ce précepte, il en découle que la mondialisation économique à des vertus apaisantes. Une potion contre les passions tristes. De ce point de vue, l’idée-même de guerre économique relève de l’oxymore.

La réalité est tout autre en ce début de XXIème siècle : le conflit qui oppose la Chine aux États-Unis en donne davantage qu’un aperçu. Les deux pays se livrent une guerre commerciale impitoyable. Dans leur arsenal : des droits de douane, de l’espionnage industriel, et des outils juridiques, qui permettent en particulier aux Américains d’imposer leurs règles en dehors de leurs frontières.

Que font l’Europe et la France sous ce déluge ?

Elles peinent à organiser la riposte. L’échec de la fusion entre Siemens et Alstom en est l’illustration la plus récente. Le refus de la Commission européenne de laisser se constituer un géant continental du ferroviaire a été perçu par beaucoup comme une erreur stratégique majeure, dans un monde où la compétition entre puissances économiques se fait de plus en plus féroce.

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