A la recherche des chevaux de Troie dans les relations entre l’Union européenne (UE) et la Chine

par Nicolas Ravailhe

En France, le projet européen a été voulu pour incarner l’Europe puissance afin de pouvoir faire bloc face aux Etats comme les USA, le Japon et maintenant la Chine … Qu’est devenue l’Europe puissance ? Est-elle un concept, une chimère ou une réalité opérationnelle ?

La situation des relations entre l’Union Européenne et la Chine interpelle particulièrement. La Chine était considérée par l’Europe comme un pays en voie de développement il y a peine 10 ans.

Puis, en 2016, l’Union européenne n’a pas contesté l’accession de la Chine à l’économie de marché à l’issue de la période transitoire de 15 ans, négociée en 2001. Les relations commerciales sont régies par les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Nous sommes donc face à une inversion de la charge de la preuve. Il n’appartient plus à la Chine de démontrer qu’elle respecte les règles de l’économie de marché. L’Europe doit donc analyser cas par cas les situations de violation de ces règles par Pékin.

Plusieurs contentieux ont été ouverts, tant par l’UE que par la Chine devant l’OMC. L’UE tente d’adapter sa législation et organise via les services de la DG Trade de la Commission européenne des analyses et réponses spécifiques, cas par cas.

L’Europe n’a donc pas d’approche globale face à la Chine. Pourquoi ? La question fait sens étant donné que l’UE dispose d’une compétence exclusive en l’espèce. Selon Eurostat, l’UE est, de surcroît, largement déficitaire dans ses relations commerciales avec la Chine.